Il y dénonce les pratiques scandaleuses des multinationales, le faste excessif des trop riches et même les failles des médias. L'auteur canadien Thomas King n'économise pas ses mots pour nous interpeller sur les dérives de notre société dans cet imposant roman qui a remporté le prix du Gouverneur général lors de sa parution en anglais, en 2014, et qui a été traduit en français l'automne dernier.

Entre le dédale urbain de Toronto et une réserve de la côte Ouest, cinq personnages aux destins entremêlés tentent de se frayer un chemin à travers le chaos causé par une catastrophe environnementale.

Pièce par pièce, les morceaux d'un casse-tête méticuleusement dessiné se dévoilent à un rythme calculé. Déversement, sables bitumineux, extinction de la faune et bouleversements climatiques sont au coeur d'une intrigue où King, activiste de longue date, accorde également une voix aux Premières Nations.

À noter que La femme tombée du ciel n'est pas tout à fait une dystopie ni une oeuvre d'anticipation, mais un grand roman à lire pour son regard ironique et acéré sur une réalité que bon nombre de personnages influents se plaisent à occulter.

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La femme tombée du ciel. Thomas King. Mémoire d'encrier. 632 pages.