Stephenie Meyer a du cran. Celle qui s'est fait connaître par les amourettes d'Edward et de Bella dans Twilight se détourne des adolescents et du fantastique pour tenter de séduire les adultes grâce à un récit d'espionnage qu'elle dédie carrément à Jason Bourne et Aaron Cross!

Sauf que le cran ne suffit pas. La chimiste, où la romancière semble vouloir «racheter» la passivité de son héroïne initiale en créant une agente spécialisée en torture trahie par le gouvernement américain qui l'emploie, est raté sur tous les fronts.

Alex - prénom sous lequel on la rencontre ici, mais on apprend qu'à cause de ses activités professionnelles, elle est surnommée «Belladone» (un coucou à Bella?) - est dure, efficace. Armée et dangereuse.

C'est Daniel - sa cible, croit-elle, mais elle se trompe - qui est sensible, doux, naïf. Et qui tombe amoureux d'elle au premier regard, sentiment qui survivra aux tortures qu'elle lui infligera.

Bref, Stephenie Meyer utilise ses stéréotypes habituels, mais leur fait changer de sexe. Et ça ne marche tout simplement pas. Comme la tentative de triangle amoureux (oui, encore) qu'elle décline ici. Comme les situations, qui manquent de crédibilité et de tension.

Mais, bon, on peut lui accorder un E pour effort.

* 1/2

La chimiste. Stephenie Meyer (Traduit par Dominique Defert et Carole Delporte). JC Lattès, 557 pages.