Après un excellent premier livre, Titre de transport, dont les histoires se déroulaient dans différentes stations du métro de Montréal, Alice Michaud-Lapointe installe les personnages de son deuxième roman dans un luxueux hôtel isolé au hall désertique et aux règlements bizarres.

On y rencontre un couple dont les membres vivent chacun sur sa planète, une intimidatrice qui ne se soigne pas, un homme et une femme qui se rencontrent et jouent, encore et encore, les rôles qu'on attend d'eux, un garçon qui veut prouver au monde entier qu'il n'est pas gai, une jeune fille solitaire qui se la joue rebelle, deux copains d'enfance qui perdent le contrôle...

L'hôtel est le point de chute et le prétexte pour nous transporter dans une autre dimension, mystérieuse et inquiétante, où les apparences ne trompent plus et où les masques tombent. Si les personnages de Villégiature en ont gros sur la conscience, ils n'ont pas nécessairement de remords et sont rarement connectés sur la réalité.

C'est un livre brillant et juste assez surréaliste pour cultiver l'étrange, on s'y sent comme dans un film de David Lynch, décollant constamment du réel pour mieux le cerner. Assurément, Alice Michaud-Lapointe figure parmi les auteurs québécois les plus prometteurs du moment. 

* * * 1/2

Villégiature. Alice Michaud-Lapointe. Héliotrope, 202 pages.