La petite musique du quotidien qui a charmé tant de lecteurs de Brooklyn se fait de nouveau entendre dans les pages de Nora Webster. Colm Tóibín y ajoute même un supplément d'âme puisqu'il rend là un hommage - très beau - à sa mère. Il trace ainsi un autre portrait tendre de femme forte.

Nous sommes à la fin des années 60, dans une petite ville irlandaise. Nora reçoit les voisins, les voisines. Ils viennent lui offrir leurs condoléances. Maurice, son mari, le père de ses quatre enfants, est mort.

C'est à travers leurs mots que l'on découvre d'abord cette femme encore jeune dont la vie vient de dérailler. Mais cette vie, elle va petit à petit la réparer, la redémarrer.

Nora commettra des erreurs, elle sera jugée pour avoir fait fi des «conseils». Et elle éclora, sous les yeux et en compagnie de ses enfants, dans cette Irlande secouée par des changements parfois violents.

Le romancier ouvre sur un deuil pour mieux dire une résurrection. Il y a quelques longueurs en cours de route, mais elles ne dérangent pas. Car il y a surtout la beauté, la nuance, la vérité. La musique, que Colm Tóibín doit continuer à «composer».

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Nora Webster. Colm Tóibín (Traduit par Anna Gibson). Robert Laffont. 411 pages.