Le Montréalais Hugo Léger marie habilement humour et quotidien dans ce troisième roman où il aborde d'une écriture assurée les défis et les tares de notre époque.
Le héros de Télésérie, c'est Xavier, 34 ans, conjoint, père d'un jeune enfant et propriétaire. Un citoyen exemplaire mais, selon ses propres dires, un individu qui a toujours été moyen dans tout. Un «Peter Pan virevoltant», un «adulescent» qui n'a jamais pris ses responsabilités par rapport à sa vie.
Bref, un enfant de la génération télé qui a grandi devant le petit écran et pour qui les contours de l'univers véhiculé par la boîte noire sont plutôt flous. Ainsi ne sommes-nous pas surpris lorsqu'il tombe amoureux de l'héroïne de la nouvelle émission qui fait vibrer le Québec entier tous les jeudis soir.
À travers des clins d'oeil et des références culturelles qu'on reconnaît sans peine, l'auteur nous entraîne dans les méandres de la routine et le culte de la célébrité. Car derrière l'écran, tout peut paraître plus enviable.
À cette confusion de l'esprit s'ajoutent les effets pervers de l'internet, qui nous a rendus voyeurs et exhibitionnistes, la monotonie de la banlieue en ville, mais, surtout, au coeur de son propos, la dégénérescence d'une relation vieillissante.
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Télésérie. Hugo Léger. XYZ Éditeur. 254 pages.