Cette histoire de filiation père-fils basée sur la mémoire démontre les indéniables qualités de conteur du bédéiste Philippe Girard, même s'il ne réussit pas à développer ici un style qui lui est propre.

Un fils retrouve son père au chevet de son grand-père mourant. Père et fils ne se sont jamais entendus, mais le récit démontrera qu'il n'est jamais trop tard. Remontant le temps, le père renoue avec son fils grâce à une histoire de chasse à l'ours qui aurait pu lui coûter la vie à l'adolescence.

La traque se déroule dans Charlevoix sur la commande d'un Américain amer, alcoolique et pédant. Ce récit d'apprentissage, de passage à l'âge adulte, respire le plein air et les grands espaces. Sans oublier quelques fantômes qui rôdent...

Une histoire plus grande que nature évoquant, dans la forme et le fond, un certain Ernest Hemingway. Mais aussi passionnant que soit le récit, le style volontairement vieillot de l'écriture ne convainc pas tout à fait. En bref, les métaphores ne sont manifestement pas le « fort » de l'auteur.

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Abba Bear

Philippe Girard

Tête première,  217 pages

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