L'action de Red Light : Adieu, mignonne, de Marie-Eve Bourassa, se passe à Montréal, dans les années 20. Eugène Duchamp, ancien policier, est un opiomane taciturne et un infirme de guerre. Il vit avec sa femme Pei-Shan dans un appartement miteux du Quartier chinois. Sa vie sédentaire va changer quand une jeune prostituée vient le supplier de retrouver son bébé qui a été enlevé. Duchamp accepte avec réticence car dans le quartier, il y a des gangsters qui ont des comptes à régler avec cet ex-flic qui leur a pourri l'existence dans le passé.

Son enquête s'annonce plus périlleuse que prévu, car il découvre vite que d'autres enfants ont disparu dans le quartier. Dans ce premier polar tout à fait remarquable, l'auteure nous entraîne dans le Montréal très exotique des bordels de l'époque où s'agite une faune bigarrée de prostituées, de malfrats et de paumés. Dur à cuire, résilient et têtu, avec un sens de l'humour ravageur, Duchamp, détective atypique, encaisse les coups avec philosophie. Les dialogues sont écrits dans une langue populaire souvent très crue qui se marie à la perfection avec l'action. On a hâte de lire les prochaines aventures de ce nouveau héros de polar québécois.

Red Light : Adieu, mignonne de Marie-Eve Bourassa. VLB éditeur, 396 pages.