Les médias anglo-saxons avaient unanimement fait l'éloge de cette dystopie lors de sa parution originale, en 2013, vantant le talent de l'auteur d'Absolution et le grand génie de ce deuxième roman qui se lit comme un thriller.

Terre déchue fait partie de ces oeuvres puissantes qui continuent à agiter nos pensées plusieurs jours après les avoir terminées.

L'histoire se déroule dans une ville quelconque du Midwest américain et raconte une Amérique malade, sous médication, «parano» et obsédée par sa sécurité.

L'auteur prend son temps pour placer ses cartes et édifier les bases d'une société construite sur des sables mouvants, où rien ne fonctionne: ni la routine quotidienne ni la vie en banlieue, encore moins le modèle de la famille parfaite, représenté par Paul et Julia, qui déménagent de Boston avec leur fils afin de faire avancer leur carrière respective.

Dans le rêve américain qui vire au cauchemar, l'entreprise est reine et la discipline scolaire s'apparente à celle en vigueur dans les prisons, qui elles-mêmes doivent devenir des lieux de haute rentabilité.

Et malgré le désir de fuir cette Amérique «profonde» qui ronge Paul, il devient aussi prisonnier de son sort que ceux qui purgent leur peine derrière des barreaux.

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Terre déchue. Patrick Flanery. Robert Laffont, 475 pages.