On plonge dans ce premier roman surprenant aussi rapidement qu'on en sort, avec la sensation d'avoir absorbé une grande bouffée d'air frais.

Dans cette «famille de cinglés», on ne prend jamais rien au sérieux: les parents dansent partout, tout le temps, sur le même air de Nina Simone (Mr. Bojangles), font la fête quotidiennement et cessent même d'envoyer leur fils à l'école lorsque celle-ci devient trop contraignante.

Et pour couronner le tout, ils possèdent une grue de Numidie ramenée d'Afrique en guise d'animal de compagnie.

Cette comédie tragique raconte la folie autrement, à travers le regard amusé d'un jeune garçon sur les excentricités de sa mère. Tous les jours, il lui invente des journées imaginaires puisqu'elle ne supporte ni tracas ni tristesse, alors que son père se prête au jeu, par amour pour sa famille. Mais la réalité finit par les rattraper et le rideau doit tomber sur cette satire de vie qui se rit de toutes les conventions.

Peut-être sommes-nous seulement un peu déçus, en refermant le livre, que l'aventure se soit terminée aussi promptement. Car il s'agit définitivement d'une charmante découverte qui place ce jeune auteur français, adulé par la critique en France, parmi les noms à avoir à l'oeil.

* * * 1/2

En attendant Bojangles. Olivier Bourdeaut. Finitude. 160 pages.