Un père célibataire, veuf volage, «baba cool par conviction», sonde les années passées aux côtés de son fils avant qu'il ne s'engage dans l'armée et ne parte pour l'Afghanistan. Miné par son absence et par les soucis financiers que lui cause son magasin de costumes - le Mille Masques -, il se déguise tous les soirs et noircit les pages d'un cahier à spirale sous la forme d'une longue lettre à son fils.

Un fils «partisan de l'ordre et de la loi» qu'il a traité de fasciste et qui, de tous les costumes possibles, a choisi le pire. Un fils en qui il ne reconnaît rien et dont il se sent trahi.

Des regrets, l'auteur québécois Jean-Marc Beausoleil a saisi l'amertume pour leur donner vie à travers les mots d'un homme qui échappe à ses échecs en changeant de personnage. Mais lorsque les costumes ne parviennent même plus à le faire sourire, il devient une espèce de clown triste et les masques finissent par tomber.

C'est alors qu'il décide de saisir sa dernière chance pour retrouver son fils et sauver son commerce de la faillite, ultime tentative de rédemption. 

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Mille Masques. Jean-Marc Beausoleil. Triptyque, 152 pages.