Anna, Québécoise qui travaille dans la finance à New York, est une femme forte et indépendante. Elle incarne le cliché de la Nord-Américaine superficielle et pressée, peu disposée à s'attacher ou à supporter la moindre perte de temps.

Après plusieurs semaines sans nouvelles de son frère établi en Afrique, elle se rend d'urgence sur le continent pour le retrouver, rongée par l'inquiétude.

Anna, qui ne cherche même pas à camoufler ses préjugés et une condescendance profonde envers l'Afrique dans son ensemble, apparaît d'emblée antipathique.

N'empêche que sa quête est rapidement prenante: on prend plaisir à baigner dans ce suspense inopiné, la curiosité l'emportant sur la facilité déconcertante avec laquelle des pistes s'offrent à elle.

Malgré les mises en garde qu'on lui sert, Anna s'enfonce en plein mystère et se retrouve plongée dans une sordide histoire, au coeur de luttes régionales et d'enjeux cruciaux sur lesquels on aurait sans doute souhaité s'attarder davantage.

Ce troisième roman de la journaliste montréalaise n'est ni un thriller ni un récit d'aventures - même s'il s'en serait fallu de peu pour qu'il le devienne -, plutôt une quête identitaire qui se penche sur les liens familiaux qui nous unissent et nous définissent.

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L'Absent. Nathalie Babin-Gagnon. XYZ Éditeur, 256 pages.