Ce roman choral à quatre mains pose un regard percutant sur la France actuelle. Inspiré d'un fait divers, Burn out est à la fois tendre et violent, drôle et tragique.

En février 2013, un chômeur de 41 ans qui n'a plus droit aux indemnités s'immole par le feu devant le bureau Pôle emploi de Nantes. Djamal Chaar avait quitté l'Algérie pour épouser Nicole tout en espérant trouver sa place dans la société française.

Après plusieurs petits boulots, il avait enfin un emploi stable et rêvait d'une vie tranquille. Mais la fermeture de l'usine où il travaillait, le racisme, l'exploitation et la bureaucratie l'ont poussé au désespoir.

En imaginant la parole de ceux qui l'ont connu ou côtoyé, les auteurs remontent le fil de sa vie. Sa femme, sa mère, son cousin, l'agent d'indemnisation et même le ministre du Travail sont quelques-uns de ceux qui prennent la parole pour éclairer une vie unique mais semblable à celle de milliers d'immigrés.

Les phrases sont courtes, le ton, factuel et la poésie rebondit sur le rythme des mots. Derrière cette histoire se dessine le portrait social et politique d'une France en crise. Ça se lit d'une traite.

* * * 1/2

Burn out. Mehdi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah. Seuil, 186 pages.