Fred Proulx est un éternel chokeux qui a troqué ses rêves d'ado contre la «folie métro-boulot-impossible-dodo», pour se retrouver de nouveau à la case départ à 27 ans. L'incarnation même de cette génération Y instable et désillusionnée à qui on avait tout promis, mais qui se retrouve dans un «sacré cul-de-sac» à l'approche de la trentaine.

En pleine crise du quart de vie, il décide de partir avec son sac à dos en Colombie. Son voyage est une réflexion sur la fuite, le désir de goûter à de nouvelles expériences, le sens de la vie lorsqu'on prend conscience que la réalité est bien loin de tout ce qu'on pouvait s'imaginer à 18 ans... et sur ce rapport conflictuel qu'entretiennent avec les nouvelles technologies des jeunes déjà nostalgiques de leur enfance sans téléphone intelligent et réseaux sociaux.

Écrit dans une langue truffée de franglais à laquelle se greffent à profusion des mots espagnols au fil des semaines, ce premier roman d'une globe-trotteuse québécoise et polyglotte nous révèle une voix authentique et nous entraîne allègrement à travers les méandres de questionnements propres à sa génération.

* * *

Poutine pour emporter. Marie Eve Gosemick. Stanké, 240 pages.