On ne cherche pas le (ré)confort en choisissant la compagnie littéraire de Claire Castillon. Dans ses nouvelles ou dans ses romans, cette styliste hors pair dérange ses lecteurs. Plaisir sadique de l'écrivain et masochiste du lecteur?

Chose certaine, quand on aime, on adore. Les pêchers est de cette eau-là. Éblouissante par l'écriture, empoisonnée pour ce qu'elle cache. Puis révèle. En trois temps, trois voix, trois voies.

Il y a d'abord Tamara. Elle vit avec Claude, médecin. Une vie comme un boulet pour celle dont le véritable amour s'appelle Quick. Claude a une fille, Esther. Sa mère est Aimée. L'ex de Claude. Qui a choisi de vivre des amours sans angoisse. Son port d'attache est son nombril. Son horizon aussi. Enfin, Esther. Très jeune fille qui comprend beaucoup et marche d'un pas décidé vers l'inéluctable.

Claire Castillon revisite encore une fois cette guerre (froide) entre les sexes. Ici, son arme est le trident. Les dents en sont les voix, bien distinctes, de chaque narratrice. Et il fait mal ou éblouit lorsque, par un mot, un nom déposé au détour d'une phrase, il s'enfonce (en douceur) dans ce que l'on croyait savoir.

* * * 1/2

Les pêchers. Claire Castillon. Éditions de l'Olivier, 208 pages.