Ce roman est passé près de ne pas voir le jour sous cette forme, puisque sa publication a été au coeur d'un procès en France étant donné que la photographe Irina Ionesco a tenté d'exiger la censure de certains passages.

Simon Liberati, aujourd'hui marié à sa fille, Eva, dévoile certains aspects peu flatteurs de sa vie privée alors qu'il a cherché à en savoir plus sur l'enfance de sa femme qui, pendant des années, a dû poser nue pour sa mère.

Naviguant entre passé et présent, captivé par cette femme-enfant que le destin ne cesse de placer sur son chemin pendant 33 ans, il revient sur sa fascination pour Eva de façon obsessive, quasi compulsive.

Il faut dire que l'auteur s'adresse avant tout à un lectorat parisien très au fait de l'histoire familiale scandaleuse des Ionesco, ce qui explique qu'il survole les événements et s'attarde plutôt sur les informations qu'il a lui-même pu glaner grâce à sa position privilégiée aux côtés de l'actrice.

L'oeuvre est superbement bien écrite, mais on finit par se lasser de sa façon de déifier Eva lorsqu'il n'agit pas carrément comme un paparazzi, un peu voyeur, qui aurait enfin entre ses mains l'objet de son désir.

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Eva. Simon Liberati. Stock. 277 pages.