Susan Downe, psychothérapeute à la retraite et poète aujourd'hui âgée de 83 ans, n'a pas toujours entretenu les meilleurs rapports avec sa mère, morte en 2006 à l'âge de 102 ans.

Après des années à craindre l'échec, elle est enfin parvenue à comprendre et apprécier cette femme qu'une jeunesse difficile avait rendue sévère et intransigeante.

Le récit, écrit essentiellement à travers la voix de sa mère, relate une enfance pauvre dans le Kansas, puis au Missouri, au sein d'une famille nombreuse et dominée par un père excessivement croyant.

Empreint d'une tristesse marquée par les drames et les déceptions, il dépeint fièrement la force et l'optimisme indéfectible de la jeune fille, qu'une société encore ingrate envers les femmes refusait d'encourager.

Prénommée ainsi parce que la rose sauvage est «la plus belle des fleurs», Juanita Wildrose ne pourra poursuivre ses études malgré toute sa bonne volonté, mais parviendra néanmoins à subvenir à ses besoins.

L'auteure a fait de l'histoire de sa mère un combat personnel en y ajoutant d'innombrables lettres conservées par Juanita, des photos de famille et ses propres poèmes pour reproduire, en somme, le sentiment touchant de parcourir un journal intime.

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Juanita Wildrose. Susan Downe. Leméac, 309 pages.