Armel Job n'a pas son pareil pour décortiquer une situation dans ses moindres détails. C'est encore le cas ici, et même s'il n'atteint pas l'intensité dramatique de son précédent Dans la gueule de la bête, il montre à quel point il sait dévoiler l'âme humaine.

Nous sommes dans une petite bourgade belge à la fin des années 90, et la jeune et très belle Olga, immigrée kazakhe qui vit en retrait du monde avec sa famille, est sollicitée par le nouveau directeur de la troupe de théâtre amateur pour en devenir la «jeune première».

Son arrivée fera ressortir des souvenirs enfouis, des secrets inavoués - des agressions qui se sont perpétrées sans que rien n'ait jamais été dit -, qui se solderont par plusieurs drames.

Références religieuses bien intégrées, personnages parfaitement dessinés, on retrouve dans ce roman hyper réaliste tout ce qui fait la force de l'auteur belge. Mais malgré sa constante préoccupation à montrer tous les revers d'une médaille, on peut lui reprocher cette fois-ci un certain manichéisme, comme si son sujet le rendait mal à l'aise.

Reste qu'un roman d'Armel Job est toujours du grand art, finement ciselé, qui sait confronter le lecteur et aussi le rendre un peu meilleur.

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De regrettables incidents. Armel Job. Robert Laffont, 288 pages.