Parfois, la couverture d'un livre traduit parfaitement l'atmosphère d'un récit. Celle-ci est illustrée par une route asphaltée qui s'éloigne vers un horizon imprécis. La ligne blanche pointillée, au centre de la chaussée comme une colonne vertébrale, est fissurée sur toute la longueur.

La quatrième de couverture en raconte un peu plus, table l'histoire. «Thriller déroutant», peut-on y lire. Effectivement, celui-ci tangue dangereusement, malgré une prémisse prometteuse.

Un facteur dont la fille se fait renverser par une voiture découvre que les délits de fuite qui s'accumulent dans sa ville ne sont pas le fruit du hasard. Puis le récit se fissure.

Les invraisemblances gagnent en intensité au fil des pages, propulsées par la découverte d'une carte répertoriant les règlements d'un concours ultra-secret, oubliée sur la table d'un bar par un conductueur (jeu de mots, dans le texte) distrait.

Les policiers sont d'une inanité telle que le vilain de service réussit sans entrave à mettre en branle un plan grotesque. La tension est omniprésente, mais constamment mitigée par des dialogues et situations empesés.

Terminons avec une citation, provenant d'un enquêteur sur le dossier: «Une enfant de sept ans fait moins de dommage sur une carrosserie. Et c'est plus payant.»

* * 1/2

François Désalliers. Asphalte City. Druide, 285 pages.