Mettre la gaieté aux commandes de sa vie, telle est la résolution de Louise, la narratrice et alter ego de Justine Lévy qui, pour son quatrième roman, excelle toujours avec style dans l'autofiction.

C'est lorsqu'elle est tombée enceinte qu'elle a décidé d'arrêter d'être triste, définitivement. Est-ce possible? s'interroge-t-elle. Certes, elle a encore quelques crises d'angoisse et de névrose. Surtout lorsqu'il est question d'évoquer son passé avec sa mère absente, ancienne mannequin toxicomane, et son père Bernard-Henri Lévy, qu'elle admire.

Lui qui est occupé à sauver le monde mais qui peut revenir de Syrie immédiatement si elle l'appelle au secours. Louise est désormais mère de deux enfants qu'elle surprotège et partage la vie de Pablo, toujours heureux et en mouvement.

Avoir des enfants, c'est aussi faire face à son enfance qui revient la hanter alors que certaines blessures sont encore très vives. Des souvenirs douloureux, dont un voyage à Kuala Lumpur avec sa mère qu'elle tente d'oublier.

Un livre plein de mélancolie teinté parfois d'humour, dans la même lignée de Rien de grave et Mauvaise fille, ses romans précédents.

* * * 1/2

La gaieté. Justine Lévy. Stock. 215 pages.