Il y a plusieurs façons de vivre la solitude. Celle qui s'expose lors de moments précis, comme un voyage ou une période d'attente, celle d'intermèdes obligés ou de moments d'égarement. Ce sont sans doute les plus touchantes solitudes. C'est ce qu'explorent les Parenthèses de Lise Gauvin.

Une écriture juste et sans fioritures nous fait traverser ces temps réels ou imaginés, ces instants intimes, voire intimistes.

L'auteure les cueille dans la tête de gens qui voyagent, qui sont, un moment, à l'écart de leur destin, qui font des rencontres passagères ou même des espoirs de rencontre. Il y a ce Robinson proustien, cet immeuble presque vivant, une mouche presque humaine, des rencontres inopportunes, des isolements accidentels, la solitude d'une mère... Des gens plus très heureux, pas encore cyniques. Il y a langueur et tristesse, mais beauté aussi.

Tant dans le réel que dans le presque fantastique, Lise Gauvin peint des tableaux subtils et attachants qui nous réconcilient avec l'art de l'attente, celui du temps qui file ou qui fléchit, le temps d'une respiration ou de toute une vie. Un recueil de nouvelles zen comme le serait un long haïku.

***1/2

Lise Gauvin

Lévesque éditeur

126 pages