Avec pareil titre, on pouvait s'attendre à ce que David Lodge nous balance un autre de ses romans caustiques et suavement critiques des mondes universitaire et littéraire comme lui seul en a le secret. Que non!

Des vies à écrire est un recueil d'essais que le Britannique consacre à d'autres auteurs anglo-saxons. Vu de l'extérieur, ce programme peut avoir l'allure d'un numéro de funambule.

Or, l'auteur marche sur le fil avec une assurance nourrie par une sorte de respect, de chaleur mesurée, de distance tout à fait british. Ce qui n'empêche jamais d'y sentir une forme de tendresse, même lorsque Lodge se fait plus critique.

Avec lui, on découvre ou redécouvre des auteurs tels Muriel Spark, Graham Greene, Kingsley Amis ou Anthony Trollope. On sort de chaque chapitre avec l'envie de courir à la première librairie acheter les ouvrages des auteurs présentés. Et en portant son regard sur ses contemporains, David Lodge révèle également une partie de sa propre démarche d'auteur. On a une bien meilleure idée, par exemple, des éléments ayant nourri sa fameuse Trilogie de Rummidge.

L'amitié étant une bien belle chose, le chapitre consacré à ses liens pratiquement fraternels avec Malcolm Bradbury est une petite perle.

***1/2

Des vies à écrire, David Lodge. Rivages, 300 pages.