Pour Isabel est un roman inclassable au sujet complexe, mais son écriture fluide nous entraîne sans peine dans le jeu d'ombre et de lumière.

L'écrivain italien, mort en 2012, a mis plusieurs années à l'écrire et l'a terminé en 1996 en souhaitant qu'il soit publié seulement après sa mort.

Tout commence au Portugal alors que Tadeus se lance à la recherche d'Isabel, une femme qu'il a fréquentée dans sa jeunesse et perdue de vue à l'université, sous le régime dictatorial de Salazar. Est-elle morte ou vivante? La fin bascule dans l'imaginaire alors que tous les temps (passé, présent et futur) se confondent.

Construite comme un mandala, l'intrigue progresse en cercles concentriques pour se rendre jusqu'au noyau central de la vérité. Chaque cercle est un court chapitre dans lequel Tadeus rencontre quelqu'un qui a connu Isabel. Il est permis de croire que Tadeus, écrivain dont les histoires se répètent dans la réalité, est la voix de Tabucchi.

Le traducteur Bernard Comment voit ce livre «comme un message qu'une étoile continue de nous envoyer bien après sa mort, par radiation lumineuse».

Pour Isabel, Antonio Tabucchi. Gallimard, 154 pages.