Reclus au fin fond des Cévennes, dans le sud de la France, un ancien photographe de renom tente de panser ses plaies après la disparition tragique de son fils, avalé par la Méditerranée. Mais un autre événement le tirera hors de sa retraite: son petit-fils s'est évanoui dans la nature, ayant vraisemblablement mis le cap sur Barcelone.

Seul, le grand-père encore meurtri se lance dans un jeu de piste sophistiqué pour retrouver l'adolescent, lequel butine au gré de squats évanescents. Tout un monde s'ouvre alors à l'investigateur, plongé dans les méandres d'une Barcelone anarchiste, rebelle, marginalisée, et encore marquée au fer rouge par la guerre civile.

Cette immersion au sein des zones sombres et indomptées de la ville sert, justement, de colonne vertébrale à un récit où la marginalité solitaire et campagnarde d'un vieil ermite vient épouser l'anticonformisme solidaire et urbain d'une jeunesse déboussolée.

Quête à la fois intergénérationnelle et introspective, ce roman vibre de toute la puissance de l'espoir et, au final, du respect des choix de chacun, même si ces derniers s'inscrivent en marge de la pensée commune. Une écriture émotive et intime qui vaut le détour dans cette facette de Barcelone méconnue. 

L'enfant des marges, Franck Pavloff, Albin Michel, 240 pages