Alice Ferney réussit à concilier l'engagement et la fiction dans son roman coup de poing Le règne du vivant. Ce véritable plaidoyer écologique bénéficie d'une écriture finement ciselée et empreinte de poésie. Et il suscite une profonde réflexion sur l'état de la planète.

Fasciné par le militant Magnus Wallace, qui n'hésite pas à éperonner les navires des braconniers pour mettre fin à leurs activités, un journaliste norvégien s'embarque sur l'Arrowhead.

Le navire se dirige dans les eaux internationales où les chasseurs massacrent baleines et requins sans être inquiétés par les gouvernements. Mais ils trouveront Wallace sur leur route. Avec des moyens limités, ce pur et dur refuse tout compromis. Il est prêt à donner sa vie pour sauver les mammifères marins.

Sa détermination indispose certains groupes écologiques plus souples qui le qualifient de «terroriste des mers». Les aventures de Wallace sont palpitantes, même s'il est peu probable que la conscience environnementale triomphe de la recherche du profit.

De très belles pages sur l'idéalisme éclairent le roman, tandis que la souffrance des baleines et requins que l'on dépèce sans même attendre qu'ils meurent ne peut laisser indifférent. Le roman est un cri d'alarme émouvant pour éveiller la conscience au pillage des océans.

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Le règne du vivant. Alice Ferney. Actes Sud. 206 pages.