Il est toujours fascinant, voire émouvant, de lire les récits des débuts de la Nouvelle-France, que ce soit les Relations des jésuites ou, dans ce cas-ci, le rapport de Pierre Boucher, qui deviendra gouverneur de Trois-Rivières.

En 1664, il est envoyé à Paris pour rencontrer le roi et plaider la cause de la colonie, qui connaît de graves difficultés. C'est un homme humble qui écrit et qui s'excuse d'avance de ses fautes d'orthographe. Mais c'est aussi un passionné qui prêche pour sa paroisse, peut-on dire.

Forcément, il doit peindre un portrait positif des innombrables richesses du pays et de son potentiel, tout en restant honnête sur les défis à relever. À moins d'un redoux historique, on trouve qu'il atténue pas mal les rigueurs de l'hiver...

Il y a quelque chose d'incroyablement vivant dans ce document écrit par un témoin direct de son temps. Boucher dessine le territoire, dresse la liste de la faune et de la flore connues, décrit les moeurs des colons et des «sauvages», glissant çà et là des petits commentaires éditoriaux.

Le texte est ici établi en français moderne par Pierre Benoit, mais nous aurions aimé avoir aussi le texte original, par simple curiosité.

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Histoire véritable et naturelle... Pierre Boucher. Texte établi par Pierre Benoit. Septentrion. 192 pages.