Mais qui diable est cet écrivain qui se dissimule derrière le pseudonyme d'Antoine Sorel? C'est à cette question que la très mûre et talentueuse Linda Lê (Lame de fond, À l'enfant que je n'aurai pas) s'emploie à répondre au fil d'Oeuvres vives.

Sur les traces de ce scribe maudit disparu tragiquement, elle lance un narrateur journaliste, féru d'artistes injustement laissés dans l'ombre, et pour qui la lecture des oeuvres confidentielles de Sorel fut une révélation.

Il recueille alors, aux quatre coins de la cité portuaire du Havre, témoignages de proches, de membres de la famille et d'anciennes liaisons du mystérieux écrivain, raccommodant les morceaux d'une biographie des plus singulières.

Pourquoi l'écrivain était-il asocial? Vivait-il comme un indigent? Fréquentait-il des femmes ayant le double ou la moitié de son âge?

Au moyen d'une écriture au rythme envoûtant et à la densité savoureuse, Linda Lê projette, à petit feu, une lueur sur le torturé mais fascinant visage d'Antoine Sorel - tant et si bien que l'on brûle d'envie de dévorer l'un des livres du romancier fictif!

À noter que la sortie d'Oeuvres vives s'accompagne de celle d'un essai, Par ailleurs (exils), signé de la même main.

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Oeuvres vives. Linda Lê. Christian Bourgois éditeur. 334 pages.