Ils sont cinq, maudits depuis le jour de leur naissance et donc, comme leur nom l'indique... Weird. Bizarres. Après Minuscule et Tous mes amis sont des superhéros, le Canadien Andrew Kaufman signe avec Les Weird un troisième roman à la limite du surnaturel où les personnages sont affublés de pouvoirs étranges, lesquels, pour faire changement des «authentiques» récits de superhéros, n'ont rien d'enviable.

De fait, les cinq frères et soeurs de la famille Weird ont tous reçu, le jour de leur naissance, un «don» de leur grand-mère Annie qui s'est changé en malédiction - un «malédon» - et qui leur a gâché la vie.

Andrew Kaufman poursuit son exploration, amorcée dans ses premières oeuvres, de l'effet à double tranchant des émotions, du potentiel de certaines qualités de se muer en handicaps lorsqu'elles sont exacerbées.

L'écriture est fluide, efficace, bien servie par la traduction de Nicolas Dickner. Dommage que la conclusion soit si mince, à un chouia près d'être simpliste.

On aurait aussi préféré qu'Andrew Kaufman laisse davantage libre cours à sa fantaisie exprimée dans Tous mes amis sont des superhéros: ici, la ligne entre le monde réel et le surnaturel est si mince que les incartades paranormales ont tendance à agacer.

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Les weird. Andrew Kaufman. Traduit de l'anglais par Nicolas Dickner. Alto, 368 pages.