«L'identité est moins un héritage qu'une création», écrit Ying Chen dans cet essai bouleversant qui se présente sous la forme d'une lettre à son fils, où elle raconte son parcours de mère et d'écrivaine.

Elle s'inquiète de la souffrance «liée à ta naissance, à ta race» que pourrait porter son enfant, et qui se retrouve dans ses livres. Sauf que... «Être l'autre est une expérience douloureuse pour un immigrant, mais un écrivain y voit son véritable destin».

L'auteure de L'ingratitude l'admet: «Je vivrai toujours ce déchirement entre mon refus d'être définie et mon désir de m'installer une fois pour toutes quelque part sur la planète.»

La lenteur des montagnes n'est pas fait de recommandations pour l'avenir, c'est une confession aussi humble que riche. On y trouve de brillantes réflexions sur l'identité, la langue, le multiculturalisme, le voyage, la création et la maternité.

Mais c'est surtout, au bout du compte, une superbe lettre d'amour, résolument tournée vers l'espérance, puisque «l'humanité perdure grâce aux contemporains», qu'elle ne pourra pas continuer sans enfants, et «qu'il n'y a pas plus grand principe que l'amour»...

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La lenteur des montagnes. Ying Chen. Boréal. 125 pages.