On attendait peut-être trop de cette «nouvelle enquête d'Hercule Poirot», écrite par Sophie Hannah avec l'aval des descendants d'Agatha Christie.

Oh, il y a bien une chose réussie dans Meurtres en majuscules, le personnage même de Poirot (facile avec un personnage aussi stéréotypé!): sa fatuité, son évocation des «petites cellules grises», ses moustaches ridicules, sa manie de l'ordre, son agacement quand on le prend pour un Français plutôt que pour le Belge qu'il est, etc.

Mais le reste est assez raté, que ce soit le meurtre lui-même (si alambiqué et tiré par les cheveux que Dame Christie en pleurerait de honte), le «nouveau» personnage secondaire (le détective Catchpool, sympathique, mais à ce point incompétent qu'il est impossible que Scotland Yard l'ait engagé...), le rythme qui va à l'encontre même de l'efficacité et de la concision prônées par la «reine du policier»...

Seule «tradition» respectée: la traduction française prend des libertés avec l'original, comme cela a toujours été le cas depuis 1932, avec la version française de La mystérieuse affaire de Styles!

Alors, pourquoi cette «suite»? Les mauvaises langues murmurent qu'elle aura le mérite de prolonger les droits des descendants sur le nom «Hercule Poirot».

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Meurtres en majuscules. Sophie Hannah. Éditions du Masque. 356 pages.