Ce n'est ni un «moins bon» ni un «très bon» Amélie Nothomb. C'est - comment dire? - Un étrange Amélie Nothomb. Oui, un drôle d'objet littéraire que ce 23e livre (en 23 ans) très autoréférentiel.

En quête d'une partenaire digne de ce nom pour boire du champagne, une écrivaine belge appelée Amélie Nothomb décrit, à la première personne, ses rencontres bien arrosées, drôles ou glauques, avec une très jeune auteure française baptisée Pétronille Fanto.

Si vous suivez les médias hexagonaux, vous savez déjà que le milieu littéraire murmure qu'il s'agit en fait de l'auteure Stéphanie Hochet (Moutarde douce, Les infernales). Soit. Mais encore?

Il y a bien des moments de fulgurance et de vigueur comme Amélie Nothomb en a le don, de beaux hommages aux libraires et aux séances de dédicaces, quelques anecdotes picaresques ou franchement hilarantes, un emploi excessif du mot «sublime».

Mais ce Pétronille est aussi une singulière apologie en creux de la carrière et de la vie d'Amélie Nothomb par Amélie Nothomb, un surlignement du caractère exceptionnel de sa trajectoire et de son (indéniable) talent.

Qu'en conclure: qu'il y a une seule et unique Amélie Nothomb? Mon Dieu, fallait-il vraiment en faire tout un roman?

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Pétronille. Amélie Nothomb. Albin Michel. 180 pages.