Intransigeant et même despote à ses heures, Gandhi imposait son mode de vie ascétique à son entourage. Gilbert Sinoué nous fait découvrir la part d'ombre de celui qui a tenu tête à l'Empire britannique pour obtenir l'indépendance de l'Inde en 1947.

Le roman dévoile sa relation amoureuse avec l'architecte juif allemand Hermann Kallenbach pendant qu'il vivait en Afrique du Sud. C'est là, à travers son combat acharné contre la discrimination dont étaient victimes ses compatriotes indiens, qu'il a mis au point une arme redoutable: la résistance passive.

Gandhi était insulté que les Indiens soient traités de la même façon que les Noirs. Les faits historiques sont très intéressants, mais le prêchi-prêcha de Mohan (comme l'appelle Hermann) comporte des longueurs et finit par lasser. Sans compter que la rigidité du Mahatma le rend peu sympathique.

Quand Gandhi interdit toute relation sexuelle à ses proches sous prétexte que lui-même transcende ses pulsions, on se demande s'il a toute sa tête. Il refusait aussi d'envoyer ses enfants à l'école et n'avait que peu d'égards pour sa femme. Elle est d'ailleurs morte d'une bronchite aiguë quand il a refusé qu'on lui administre des injections de pénicilline.

Les amateurs d'histoire apprécieront certainement, mais ce n'est pas une lecture réjouissante.

* * *

La nuit de Maritzburg, Gilbert Sinoué, Flammarion, 452 pages.