On trouve plein de jolies choses dans ce roman de Pierre Gagnon (Mon vieux et moi). D'abord, l'histoire d'une fille obèse, Rose, qui, vivant avec un père un peu trop mou à son goût, fugue et part à la recherche de sa mère.

Avant de se transformer en joli papillon, elle vivra avec un cochon rose et un maquereau latino qui produit des vidéos pornos.

Fuentes porte un Beretta qu'il croit ne pas être chargé, promet beaucoup et livre peu, sinon un peu d'affection à la pauvre «Rozé» (prononcé avec l'accent).

Il y a aussi de beaux passages, parfois touchants dans les échanges père-fille, dans ce récit raconté par la jeune fille elle-même.

Cependant, Pierre Gagnon s'écarte trop souvent de ce bon filon, à la fois d'un point de vue narratif et stylistique, pour y aller de réflexions sociologiques ou d'apartés futiles. L'on aperçoit, du coup, l'auteur et l'on croit moins à son histoire.

Il en résulte donc un roman quelque peu bancal, malgré ses belles qualités et ses promesses de départ. Dans le fond, rien qu'un travail d'édition un peu plus attentif n'aurait pas pu corriger.

* * 1/2

Beretta, c'est un joli nom. Pierre Gagnon. Édito, 222 pages.