Pour bien faire et rendre compte de Mathématiques intimes de Lori Saint-Martin, il faudrait n'écrire qu'une seule phrase, tout juste quelques mots: comme chacun des 56 microrécits du livre (dont la longueur oscille entre une phrase et six paragraphes), l'essentiel serait alors tout autant dans les mots que dans l'absence de mots, dans l'écrit et le non-dit, dans les caractères qui s'alignent mais aussi dans le blanc de la page sur laquelle ces caractères reposent.

Hélas, nous n'avons pas le talent de Lori Saint-Martin pour ainsi plonger dans ce qui est de l'ordre de l'indicible - l'intimité et sa complexité - et en faire du scriptible.

On expliquera donc, en long et en large, que chaque groupe de quatre très courts textes réunis sous l'un ou l'autre des 13 thèmes (maisons, princesses et grenouilles, disparitions, bijoux, etc.), rappelle l'art du haïku par la brièveté, l'évocation du temps qu'il fait ou de la nature, la sensation étrange de capter un bref instant les microfractures d'une âme, parfois trouble, parfois inquiétante ou simplement chagrine...

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Mathématiques intimes, Lori Saint-Martin, L'instant même, 96 pages.