Les contes se font rares de nos jours. Les contes modernes, s'entend. Il y a quelque chose de rafraîchissant à l'idée de raconter une histoire sur ce mode. C'est le pari que tient en partie le dernier «roman» de Pan Bouyoucas.

En fait, au-delà des personnages typiques que sont la reine, le roi et leur petit prince et quelques situations métaphoriques ou fantastiques, l'écriture est beaucoup plus ancrée dans le quotidien et un style romanesque réaliste que dans l'invraisemblable.

On suit le parcours d'un jeune homme qui tente de vivre sa vie en se défaisant de l'emprise d'une mère autoritaire et possessive. Il tombe amoureux et s'enfuit à la ville pour retrouver sa bien-aimée, mais sa mère l'y rejoindra. Poussé dans ses derniers retranchements, le prince Ari commettra l'irréparable.

Comme dans plusieurs contes, l'histoire finit relativement bien, la morale étant sauve, si on peut dire. La plus belle qualité de ce petit livre reste une intrigue menée tambour battant avec quelques autres personnages truculents. On se demande tout de même si l'habit du conte est celui qui convenait le mieux à ce drame psychologique.

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Ari et la reine de l'orge. Pan Bouyoucas. Les Allusifs, 149 pages.