Il y a Philomena, la biographie écrite par l'ancien journaliste Martin Sixsmith; et Philomena, le film réalisé par Stephen Frears. Même matériel, traitement différent.

D'ailleurs, en version originale, le bouquin s'intitulait The Lost Child of Philomena Lee. Dans la traduction française, il adopte le titre du film touchant mettant en vedette Judy Dench et Steve Coogan (en DVD depuis le 15 avril, un incontournable), mais il raconte, comme le laissait supposer le titre original, le fils «perdu».

Pas la mère, cette jeune fille qui, dans l'Irlande catholique des années 50, s'est fait «voler» son enfant par des religieuses, car des Américains avaient payé pour l'adopter.

Bref, alors que le long métrage suit la quête qu'elle a menée pour retrouver son fils, Philomena Lee est à peu près absente des pages de la biographie, laquelle raconte le garçon, de son arrivée aux États-Unis à sa mort, du sida.

L'histoire n'est pas inintéressante. Il est question d'identité, sexuelle et autre, des premiers ravages du sida, de politique américaine. Mais c'est «une autre» histoire.

Racontée de façon distante, les faits prenant le pas sur les sentiments. Le contraste avec le film est déconcertant. Et pas à l'avantage du livre.

* * 1/2

Philomena, Martin Sixsmith, Presses de la Cité, 505 pages.