Ce roman tout en douceur de l'auteure d'Assomons les pauvres, qui a connu un grand succès en 2011, est comme un ouvrage de dentelle. Il progresse par petites touches délicates tandis que le lecteur est porté par la musique des mots.

Trisha (dont le parcours ressemble à celui de l'auteure) revient à Calcutta pour la crémation de son père. Depuis son départ pour Paris, il y a plusieurs années, l'ancienne capitale de l'Inde a beaucoup changé.

Des tours d'habitation s'élèvent sur d'anciens marais, le ciel s'est assombri et le rythme s'est accéléré. Mais les couleurs et les odeurs ravivent ses souvenirs. Tout comme les objets qu'elle retrouve dans la maison familiale.

Les murs sont empreints du militantisme de son père, de la mélancolie de sa mère et des légendes de sa grand-mère. La couette rouge dans laquelle son père communiste avait caché une arme et l'huile d'hibiscus qui adoucissait la folie de sa mère donnent lieu à des chapitres bouleversants, empreints de poésie.

Et entre le passé et le présent, entre l'affirmation et l'interrogation, l'histoire de Calcutta et de l'Inde défile par bribes.

* * * 1/2

Calcutta, Shumona Sinha, Éditions de l'Olivier, 208 pages.