On avait un peu fait notre deuil, en lisant la précédente enquête du commissaire Montalbano imaginé par l'Italien d'origine sicilienne Andrea Camilleri (L'âge du doute, 2013) et les récents courts ouvrages de cet auteur âgé aujourd'hui de 88 ans: avec le temps, tout s'en va, cela vaut hélas aussi pour les grands écrivains de polars.

Eh bien, on avait tout faux. La danse de la mouette, 18e enquête de Salvo Montalbano (écrite quand Camilleri avait 83 ans), est un petit bijou d'écriture et de tension dramatique.

Peut-être parce que le sujet de ce roman policier est l'amitié. L'amitié indéfectible qui lie le commissaire à ses hommes, particulièrement à son adjoint Guiseppe Fazio.

Oui, la peur de la mort et l'angoisse de vieillir sont toujours dans le décor, mais en sourdine, parce que l'affection qu'on porte à nos proches, elle, ne vieillit pas.

Entre puits artésiens servant de tombes impromptues et les quais sombres de Vigàta, petite ville sicilienne fictive, Camilleri signe là un de ses meilleurs livres.

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La danse de la mouette, Andrea Camilleri, Fleuve noir, 302 pages.