Tahar Ben Jelloun a choisi de tout dire dans ce récit qu'un ami lui aurait demandé d'écrire après une ablation de la prostate. L'auteur y ajoute sa propre expérience, même s'il a opté pour la curiethérapie afin de vaincre une tumeur semblable.

Il ne nous épargne aucun détail des examens médicaux humiliants, des couches qui débordent et de la senteur d'urine qui colle à la peau.

Tahar Ben Jelloun souhaite que son livre soit utile aux hommes qui subissent cette opération et aux personnes de leur entourage, qui souvent ne savent pas comment réagir.

Le cancer de la prostate est encore entouré de tabous; il atteint l'homme dans son identité et modifie sa vie sexuelle. Pour certains, la vie sans sexe n'est pas une vie. D'autres décident de s'en accommoder.

Pour les intéressés, le livre est certainement valable, bien documenté, précis et concret. Toutefois, le ton qui oscille constamment entre le romanesque et le documentaire est agaçant.

L'écriture plutôt crue permet quant à elle d'exprimer une gamme de sentiments (panique, impuissance, humiliation, honte, angoisse, etc.) et des avaries habituellement entourées de silence. «Le déni ne mène nulle part, il faut regarder la vie en face», écrit l'auteur.

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L'ablation, Tahar Ben Jelloun, Gallimard, 130 pages.