Maude Veilleux nous offre un récit troublant, une lente implosion d'un personnage qui vit le départ d'êtres chers.

Au coeur de son appartement, Mathilde dépérit, remet tout en question. Au centre de cet univers, l'absence, qui se traduit par un secret qu'elle se retient de partager au départ et qui la consume tout au long de ce roman.

Elle veut un enfant, mais doute que sa copine, partie en stage au Yukon, soit du même avis. La relation à distance ne fait qu'exacerber ce besoin qui gruge Mathilde.

Cette déprime se glisse dans le texte, qui évite les clichés et la lourdeur des dérives émotionnelles qui l'agitent et la figent. Des émotions à fleur de peau qui, comme pour ses amis, laissent le lecteur en périphérie, incapable de percer la carapace dans laquelle se cloisonne la jeune femme.

Ce premier roman d'une écriture fluide va à l'essentiel sans se perdre dans les méandres du pourquoi et du comment (ce qui est parfois déstabilisant, comme dans le mouvement final).

La métaphore de la main de fer dans un gant de velours s'applique pour ce récit intimiste. Le résultat ne laisse pas le lecteur indemne.

* * * 1/2

Le vertige des insectes, Maude Veilleux, Hamac, 178 pages.