Une femme mutilée et étranglée dans un chic appartement new-yorkais, le 31 décembre 1999, un psychanalyste en proie à ses propres démons et un rythme saccadé qui entretient le suspense... D'emblée, le ton est donné à un palpitant thriller psychologique.

Mais l'enquête aboutit rapidement, peut-être même un peu trop vite. Ceux qui croyaient avoir affaire à un polar seront déçus: sitôt le crime résolu, les questionnements existentiels du Dr Brian Sauvé monopolisent le fil des événements. Dérouté par ce nouveau millénaire qui s'annonce décevant, le psychanalyste remet en question sa carrière et ses liens avec les femmes qui l'entourent, et consacre toute son énergie à percer l'énigme de ces hommes qui «traversent le miroir» pour commettre l'irréparable.

De l'Inde au Guatemala, en passant par le Mexique, il découvre un monde au bord de l'implosion dont la cruauté masculine entraîne à la catastrophe. Faisant alors écho au Printemps arabe, les femmes se mobilisent un certain 13 mars, à 13 h 13, et lancent une révolution mondiale contre le «phallofascisme».

Malgré quelques longueurs, ce deuxième roman de l'auteure longueuilloise se métamorphose dans ses derniers chapitres, contre toute attente, en une dystopie aussi surprenante qu'inédite, qui aurait toutefois gagné à être approfondie.

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Le silence des femmes: Thérèse Lamartine, Triptyque, 311 pages