Honorée du prix Robert-Cliche en 2008 (avec Le train pour Samarcande), Danielle Trussart, qui maîtrise également l'art du pinceau, distille un amalgame de ses talents d'écrivaine et de peintre au fil de L'oeil de la nuit. 

Le troisième ouvrage de l'auteure de Baie-Saint-Paul dépeint ainsi les vies croisées d'un trio de colocataires dépareillées, nichées «au coin Ontario et Davidson», dans le quartier populaire d'Hochelaga-Maisonneuve. Trois femmes aux cheminements fort divergents, mais présentant à tout le moins un trait commun: un sacré brin de folie! Et pas n'importe quelle folie: celle qui se soigne à grand renfort de psychiatrie - les protagonistes ayant séjourné au même hôpital pour cause de santé mentale défaillante. Tentant de se relancer, chacune à leur manière, dans le circuit de la «normalité» sociale, Violette (narratrice, passionnée de la Lune, où elle se trouve souvent perchée), Clo (collectionneuse d'«hommes de sa vie», abonnée au désordre) et Lucie (grand-mère soignée en mal de liens familiaux) tâchent de s'entraider pour se remettre sur les rails. Une narration touchante, mêlée à des personnages hautement colorés, fait de la lecture de ce roman un agréable moment.

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L'oeil de la nuit, de Danielle Trussart

XYZ, 276 pages

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