Premier roman surprenant que cette Dérive des jours, dans lequel Jonathan Gaudet réussit le tour de force d'un huis clos de 348 pages tout en nous tenant en haleine d'un bout à l'autre.

Un jour d'été, une famille en train de faire les foins se fait prendre par une crue soudaine et inexplicable. En quelques heures, les champs sont submergés d'eau et les parents et leurs deux enfants n'ont qu'un seul endroit pour se réfugier: la cime d'un immense érable centenaire.

On n'en saura jamais plus sur les causes de la catastrophe, mais on suivra avec une angoisse latente le combat de cette famille complètement isolée du monde qui, armée de sa seule solidarité, devra survivre.

Les premières pages de La dérive des jours peuvent nous faire craindre un certain ennui. Pourtant, avec seulement quatre personnages, la nature hostile hors de contrôle et des phrases courtes et punchées, Jonathan Gaudet réussit à créer des rebondissements, à semer l'inquiétude et à entretenir le mystère dans cette sorte de livre d'anticipation qui est peut-être moins sombre que La route de Cormac McCarthy, mais qui joue sur les mêmes cordes de fin du monde, d'instinct de survie et de protection filiale.

Un auteur à surveiller.

* * * 1/2

La dérive des jours. Jonathan Gaudet. Hurtubise. 348 pages.