Du génocide arménien aux délires du maoïsme en passant par les horreurs du nazisme, les vicissitudes du XXe siècle constituent la toile de fond du roman.

Rose, 105 ans, les a toutes subies. Personnage loufoque et truculent, elle ne s'est cependant jamais considérée comme une victime. Chaque fois elle rebondit, emprunte des recettes à ceux qui marquent les différentes étapes de sa vie et ouvre un nouveau restaurant.

En ce sens, le roman est un hymne à la vie et à l'amour. Rose carbure aussi à la vengeance. N'ayant peur de rien, elle s'engage dans des aventures incroyables. Le côté historique du roman est très bien documenté. Un bémol quant à la cohérence du personnage. Le langage plutôt cru de Rose devient vite agaçant et sa vanité est risible. Quand elle cite des philosophes, fait référence à la musique classique ou à des oeuvres littéraires, on n'y croit pas. Cet étalage de culture manque de finesse et rend le personnage peu sympathique. Sans compter qu'elle se permet aussi de potiner sur les personnalités qui vont manger dans son restaurant (Sartre, Beauvoir, etc.). Pour les amateurs, les meilleures recettes de «La Petite Provence» sont publiées à la fin du livre.

Personnage médiatique et directeur du magazine Le Point, Franz-Olivier Giesbert a signé plusieurs romans mais est surtout reconnu pour ses essais et portraits de présidents (Chirac, Mitterrand).

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La Cuisinière d'Himmler, Franz-Olivier Giesbert, Gallimard, 370 pages.