Un groupe d'amis en voiture pour l'ailleurs, une grand-mère qui abhorre son petit-fils, un homme qui entretient pendant des décennies une relation avec une maîtresse sous les conseils de sa femme...

La galerie de personnages habilement dépeints par Anne Peyrouse dans son recueil de nouvelles Passagers de la tourmente nous entraîne dans un parcours qui ne manque pas de nous secouer.

Les récits oscillent entre tendresse et violence crue, érotisme et sexualité écorchée, menés par une narration souvent transparente qui n'hésite pas à prendre le lecteur à partie.

Lire Passagers de la tourmente - en référence à la chanson Riders on the Storm du groupe The Doors -, c'est se heurter au corps mis à mal, violent, violé. On comprendra que ce recueil, bien qu'il soit composé de textes courts écrits dans une langue très rythmée, ne se lit pas en vitesse.

L'écriture très sensorielle ne ménage pas les sensibilités. Ici, aucune censure, ni dans le mot ni dans le geste. Si chaque nouvelle n'a pas la même force, les deux dernières, dont le contraste est frappant, sont les plus prenantes, derniers arrêts d'une tourmente déstabilisante qui nous garde sur le qui-vive.

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Passagers de la tourmente, Anne Peyrouse, Septentrion, 15 pages.