La vie d'Agnès Bach, psychiatre âgée de 48 ans, est une course obsessive contre la montre. On pense d'abord qu'elle aurait besoin de consulter, mais quand on reconnaît certains comportements sociaux actuels, c'est le début d'une réflexion qui se prolonge bien après la lecture.

Agnès fait plusieurs choses en même temps, planifie ses journées à la minute près et ne prend jamais de vacances. Même ses relations amoureuses sont ramenées à une question de temps. Elle est rapide au point de vouloir acheter le journal... du lendemain.

Les chapitres écrits à la première personne font écho à ceux à la troisième personne, tandis que les souvenirs d'enfance sont imbriqués dans le quotidien.

Par manque de temps et d'écoute, Agnès entretient des tabous familiaux qui n'ont rien à voir avec la réalité. Et elle finit par réaliser qu'elle ne connaît pas ses proches.

L'écriture percutante s'accorde au rythme de la narratrice. Linguiste et auteure de plusieurs romans depuis 1996, Imma Monsó multiplie les rebondissements.

La Femme pressée est son premier roman traduit en français. Il a reçu en 2012 le prix Ramon Llull, la plus importante distinction des lettres catalanes.

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La Femme pressée, Imma Monsó, Traduit du catalan par Marie Vila Casas, Robert Laffont, 426 pages.