Deux ans après le tsunami qui a ravagé ses deux centrales nucléaires, la région de Fukushima, au Japon, est toujours considérée comme une «zone interdite». Évacuée par sa population sur ordre des autorités, l'endroit ne compte plus âme qui vive à 20 km à la ronde.

Plus âme qui vive, à l'exception de Naoto Matsumura, qui a choisi de rester sur la terre de ses ancêtres, malgré l'avis d'éviction et un taux de radioactivité 50 fois plus grand que la norme annuelle permise en Occident.

Écrit par le photoreporter Antonio Pagnotta, Le dernier homme de Fukushima raconte le combat de ce kamikaze atomique, dont la résistance symbolique a été largement couverte par les médias internationaux.

Entre essai et journalisme, le résultat est parfois troublant, souvent surréaliste. Devenu une sorte de François d'Assise, Matsumura vit aujourd'hui en ermite, sans eau potable et sans électricité, ses seuls compagnons se limitant à une centaine de vaches, de chiens, de chats et d'autruches rescapés du désastre.

Aux dernières nouvelles, «l'homme-césium» avait beaucoup maigri, mais était toujours vivant, incarnant par sa seule dissidence les mensonges et les ratés de l'industrie nucléaire japonaise. Certains disent qu'il a sauvé l'orgueil de son pays.

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Le dernier homme de Fukushima. Antonio Pagnotta. Don Quichotte, 220 pages.