La nouvelle est un genre à part dans la littérature. Plusieurs romanciers publient à l'occasion un recueil de nouvelles, mais rares sont ceux qui y consacrent toute leur oeuvre comme Annie Saumont.

Depuis 1969, elle a écrit plus de 300 nouvelles et publié une trentaine de recueils. Elle s'est imposée comme le maître du genre en France. Et elle atteint de nouveaux sommets avec Un si beau parterre de pétunias, qui compte 19 courtes nouvelles abordant divers sujets mais d'une grande homogénéité.

Son style est unique, à la fois minimaliste et aussi précis qu'un scalpel. À partir d'un détail, souvent anodin, elle réussit à camper en quelques pages des personnages plus vrais que nature avec leurs questionnements et leurs failles.

Sous des dehors apparemment normaux, ils sont capables d'ignominies allant jusqu'à la trahison et au meurtre. Le tout est raconté avec détachement et une franchise souvent désarmante. Ce portrait de l'humanité est plutôt sombre, mais les récits demeurent fascinants.

Comment l'auteure parvient-elle à dire autant en si peu de mots? Comment parvient-elle à se glisser avec une telle facilité dans l'inconscient de ses personnages? Cette virtuosité enchante ses lecteurs.

* * * 1/2

Un si beau parterre de pétunias. Annie Saumont. Julliard, 210 pages.