Depuis 1994, les enquêtes du commissaire sicilien Salvo Montalbano sont une source inépuisable d'humour parfois burlesque, d'enquêtes peu communes sous des apparences anodines, de descriptions de plats qui font saliver, de réflexions en filigrane sur l'être humain en général et le citoyen de Vigata (Sicile) en particulier.

Écrites par Andrea Camilleri, aujourd'hui âgé de 87 ans, elles sont traduites avec brio afin de nous en restituer toute la couleur linguistique, entre italien, sicilien et dialecte.

Généralement, Camilleri parvient à établir un étonnant équilibre entre humour et drame. Mais moins cette fois, où il opte pour la tragédie.

Est-ce parce que son commissaire passe difficilement le cap de la cinquantaine (c'est pourtant dans la cinquantaine que Camilleri a entrepris une seconde et florissante carrière de romancier)? Quoi qu'il en soit, rien de franchement inoubliable dans cette enquête où les subalternes, la fiancée et la femme de ménage de Salvo sont moins présents, au profit d'un nouvel amour qui fait douter le commissaire de tout.

Les fans de Montalbano ne se priveront pas pour autant de la lire. Mais ils se réjouiront surtout de savoir que pas moins de neuf autres enquêtes de Montalbano attendent d'être traduites.

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L'âge du doute. Andrea Camilleri. Fleuve noir, 256 pages.