D'abord, il y a Serge. Ses parents le croient aux études. En fait, des millions passent entre ses mains quotidiennement: il travaille à la Bourse, aime les investissements risqués et avec une bosse des mathématiques comme la sienne, ça rapporte.

Puis, il y a Clara, qui s'occupe d'enfants défavorisés dans une école défavorisée d'un quartier défavorisé. Enfin, il y a Marcus et Doro. Sexagénaires au passé hippy qui, après une longue vie en couple dans une commune, ont décidé de faire le grand saut: se marier.

Ils ont leurs raisons. Mais leur décision aura des répercussions imprévues sur leurs enfants. Serge et Clara. Oolie aussi, la plus jeune, atteinte de trisomie. Qui rêve d'indépendance, d'appartement. Et de sexe.

Ce sont les fondations du nouveau roman de Marina Lewycka, Traders, hippies et hamsters. Parce qu'il y a également des hamsters, au moins un en fait, ou plutôt le fantôme d'un, dans le décor.

Des personnages colorés qui, chacun leur tour, livre leur point de vue sur les gens, les choses, les événements. Et tracent ainsi, en une mosaïque délirante, désarmante et pertinente, un portrait de la crise financière de 2008 vue de l'Angleterre.

Délectable, même pour qui n'entend rien aux chiffres.

* * * 1/2

Traders, hippies et hamsters. Marina Lewycka. Alto, 610 pages.