Le Paradis, c'est le domaine sud-africain dans lequel Michiel à grandi, avant d'émigrer aux États Unis. La violence familiale, l'apartheid, son homosexualité réprimée l'ont conduit à couper tout contact avec sa famille pour adopter les valeurs progressistes de son conjoint Kamil, avec qui il forme un couple de bobos san-franciscains.

Ses 15 ans d'exil s'achèvent par la seule raison qui pousse les enfants prodigues à un retour au pays: la mort d'un parent. Ce thème, classique, est bien senti: odeurs et paysages de l'enfance, souvenirs qui ressurgissent font entrer le lecteur avec enthousiasme dans ce roman qui se révèle vite foisonnant, peuplé de multiples personnages et d'histoires entrecroisées.

Le roman parcourt la lourde histoire de l'Afrique du Sud et son présent difficile. Mais, en portant un regard mondialisé sur ces questions politiques en moins de 400 pages, Behr pèche par excès d'ambition.

Autre défaut: une narration parfois sentimentale et empreinte d'un soupçon de bons sentiments. Ce qui agace le plus, toutefois, ce sont les multiples coquilles dans les noms de lieux, de personnages, et des fautes d'orthographe. Ce travail de révision bâclé dessert un roman qui demeure, malgré ces défauts, une lecture très stimulante.

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Les rois du Paradis, Mark Behr, traduit par Dominique Defert, Éditions JC Lattès, 380 pages